L’auteur de Millenium, Stieg Larsson, étant décédé en 2004, on pensait les aventures de ses héros Mikael Blomkvist le journaliste et Lisbeth Salander l’anarchiste, définitivement closes. C’était compter sans la générosité (rapacité ?) des éditeurs, qui nous sortent donc le 4^e tome controversé. Au-delà de la pratique commerciale moralement douteuse consistant à exploiter jusqu’à plus soif un filon après la mort de son créateur, intéressons-nous seulement à la qualité intrinsèque du bouquin.

Alors que la revue de Mikael Blomkvist est en mauvaise passe et que ce dernier est prêt à abandonner son métier, le voilà replongé dans un dossier explosif auquel Lisbeth n’est pas étrangère, comme d’habitude ! Un savant spécialisé dans l’intelligence artificielle est tué par ordre d’une organisation criminelle d’envergure qui s’intéresse aux nouvelles technologies. Son fils autiste a vu l’assassin mais ne communique pas, à part sous forme de mystérieux dessins. Le tueur revient achever son travail pour supprimer le témoin, mais Lisbeth Salander sauve le garçon en le kidnappant. Malheureusement, dans ce monde trouble du renseignement, elle ne peut faire confiance à personne… à part Blomkvist ! Ce dernier découvrira vite que l’intérêt de Lisbeth a un rapport avec son passé, mais pourra-t-il l’aider face à tous ses ennemis ?

Bon ou pas, donc ? Un peu des deux… Le démarrage de l’intrigue est vraiment très lent, ce n’est pas forcément désagréable car la mise en place des personnages n’est pas inintéressante, mais on se prend à se demande régulièrement quand l’action va bientôt démarrer ! Les deux tiers du livre nous décrivent donc avec soin les imbrications entre la NSA, les hackers, les organisations criminelles modernes et nous font réfléchir sur des questions tout à fait d’actualité comme les conflits entre sécurité internationale et liberté individuelle. Ce n’est que dans le dernier tiers du livre que (enfin !) Lisbeth et Mikael vont être confrontés directement avec les criminels, jusqu’à un final explosif comme d’habitude.

Personnellement, j’ai donc trouvé que ce n’était pas un mauvais bouquin, mais que le style de Stieg Larsson ne se retrouve que vaguement dans les phrases de son remplaçant, même si l’on retrouve les thèmes esquissés dans les précédents roman sans trahir la personnalité des deux héros… A vous étiez fan des précédents opus, à vous de voir !

(… ou « Les crimes de Mary Bell »)

Ouvrage qui prend aux tripes, « Une si jolie petite fille » raconte l’histoire vraie de Mary, une fillette anglaise de 11 ans qui assassine deux enfants. Jugée comme une adulte, elle est emprisonnée pendant des années. Après sa sortie, l’auteur du livre tente de comprendre l’horreur, sans parti pris ni préjugé. Sans excuser les actes commis, on sent cependant rapidement sa compassion pour Mary, et elle va tenter de nous faire partager son point de vue en remontant le temps, de l’enfance pauvre de Mary et sa famille, puis les deux assassinats, le procès, l’incarcération et la vie en prison de cette enfant parmi les adultes ou des adolescents plus âgés qu'elle, jusqu’à sa sortie de prison et ses tentatives de se reconstruire une vie avec le poids de la culpabilité et la volonté d’essayer de comprendre.

On découvrira au fil des pages comment sa relation d’amour-haine avec sa mère détraquée et les découvertes sordides sur son passé qu’elle essayait d’enfouir l’ont amené à un point de rupture où elle a été capable du pire, sans comprendre elle-même ses actes. Au final, on peut compatir ou pas au sort de Mary Bell, mais le livre est surtout un réquisitoire glaçant sur l’indifférence de nos sociétés modernes face aux drames humains quotidiens, indifférence qui va créer des monstres malgré eux… On s’interrogera aussi fatalement sur l’inadaptation de la Justice face aux violences des mineurs, problème de plus en plus prégnant dans nos pays occidentaux.

Cycle 1 : 6 tomes (dans les versions françaises Poche)

Le jeune Fitz, bâtard du prince décédé Chevalerie, est amené encore enfant au château du Roi Subtil Loinvoyant qui règne sur le royaume des Six Duchés.

Tome 1 : L’apprenti assassin

Fitz est élevé au château de Castelcerf par le maître d’écurie Burrich, tout en recevant une éducation variée. En échange, il doit jurer fidélité au Roi, qui espère faire de lui en secret un assassin royal, instrument discret des basses œuvres pour le bien du royaume. Mais il se fait un ennemi juré en la personne du prince Royal, le 3^e fils du Roi, qui complote dans l’ombre pour lui succéder. Un de ses rares compagnons est le Fou du Roi, malgré son comportement erratique, qui pourrait bien être un personnage plus important qu'’il n’y parait !

Tome 2 : L’Assassin du Roi

Fitz est devenu un redoutable assassin, mais le royaume court un grave danger contre lequel il ne peut pas grand-chose : les Pirates Rouges, surgis de nulle part, pillent les villages côtiers et transforment leurs habitants en zombis appelés les Forgisés par une population terrifiée. Son seul allié : un louveteau qui deviendra vite un loup redoutable, lié à lui de manière indélébile par le lien magique et secret du Vif, qui permet de communiquer avec les bêtes mais qui est considéré comme une abomination.

Tome 3 : La Nef du Crépuscule

Le Royaume est au bord de l’écroulement, sous les coups des mystérieux Pirates Rouges. Les Duchés intérieurs refusent d’aider les Duchés côtiers, envahis, espérant échapper à la malédiction des Forgisés. Le vieux Roi, malade, tombe sous l’influence du Prince Royal et désavoue son ainé, le Prince Vérité, occupé à repousser les Pirates jusqu’à la limite de ses forces grâce à la magie de l’Art. Pour sauver le royaume, celui-ci se lance alors dans une quête désespérée afin de retrouver les Anciens, un peuple antique disparu auquel la légende attribue de grands pouvoirs.

Tome 4 : Le Poison de la Vengeance

Le Roi Subtil est mort, assassiné par son fils Royal, qui a pris le pouvoir en l’absence de Vérité. Il a lâchement abandonné la moitié de son royaume au sort que les Pirates Rouges lui réservent. Mais Fitz, tué dans les prisons royales, revient à la vie grâce au lien qui l’unit à son loup et à l’intervention du Fou. Après avoir retrouvé son humanité à grand-peine, il se donne la plus dangereuse des  missions : venger le vieux Roi en assassinant l’imposteur !

Tome 5 :

Fitz a reçu le message de Vérité, par l’intermédiaire de l’Art : à l’autre bout du monde, ce dernier est vivant ! Mais, épuisé, il a besoin de l’aide du fidèle Fitz pour achever sa quête des Anciens. L'ex-assassin se met donc en route, poursuivi par les sbires de Royal, dans des contrées de plus en plus hostiles, le long d’une mystérieuse route construite par les Anciens.

Tome 6: La Reine solitaire

Avec d’improbables compagnons de voyage, Fitz poursuit sa route pour rejoindre le Roi Vérité. Enfin, il va retrouver son Roi et rencontrer les Anciens… mais ceux-ci ont disparu depuis longtemps, leur pouvoir consumé, transformés en majestueuses statues de dragons. Serait-il possible de les faire revenir à la vie, et au prix de quels sacrifices ?

Cycle 2 : 7 tomes (versions françaises)

15 ans après la fin des premières aventures de Fitz Loinvoyant, ce dernier pense en avoir fini avec la Cour et ses intrigues, et vit seul avec son loup dans une vieille demeure isolée. Mais le Prince héritier, le jeune Devoir, a disparu, et la Reine Kettricken a de nouveau besoin de lui. Il lui faut donc revenir à Castelcerf, incognito puisqu’il est censé avoir été tué par Royal. Pendant ce temps là, les adeptes de Pie fomentent des troubles dans tout le royaume…

 Cycle 3 : en cours

Enfin marié à Molly son amour de jeunesse, Fitz mène une vie retirée de fermier aisé. Sa vie va de nouveau être bouleversée quand ils vont donner naissance à une fillette un peu spéciale. Est-elle atteinte d’un mal incurable, ou bien sa ressemblance avec son vieil ami le Fou signifie-t-elle qu'elle deviendra comme lui un des Prophètes Blancs, qui apparaissent parfois dans le monde pour le sauver d’une grande catastrophe ?

Mon avis

Malgré quelques longueurs, l’Assassin Royal forme une grande fresque épique. Une fois attaché à ce malheureux Fitz, on veut à tout prix connaître son destin, on souffre avec lui, on se réjouit pour lui et comme Œil-de-Nuit on ne veut plus le quitter. Le monde médiéval des Six-Duchés est décrit de manière extrêmement réaliste, la magie ne joue qu'’un rôle secondaire car son usage est dangereux et épuisant ; quant aux personnages, leurs qualités et leurs défauts sont criants de réalisme.

Un petit bémol pour le 3^e cycle, très sombre et qui peine à démarrer pour le moment… à juger sur le long terme !

Les Princes-Démons, ce sont cinq pirates de l’espace, des maîtres du crime, qui ont en commun une réputation universelle de cruauté. Kirth Gersen, quand il était enfant, a été témoin du meurtre sauvage de ses parents par l’équipe que ces êtres sans morale formaient à l’époque, et il a fait le serment de passer sa vie à les retrouver et à se venger. Des années plus tard, devenu adulte et préparé à sa vengeance, il va se lancer à leur poursuite, l’un après l’autre, à travers tout l’Oecumène (l’ensemble des mondes colonisés par les humains) et l’Au-Delà (les mondes non civilisés sans véritable loi).

Le cycle des Princes-Démons compte 5 tomes, chacun assez différent et consacré à l’un des 5 criminels :

-          Le Prince des Etoiles

Attel Malagate, le premier Prince-Démon, a pris l’identité d’un universitaire reconnu, dans le but de trouver une planète parfaite. Kirth Gersen doit le démasquer parmi trois suspects s’il veut l’éliminer à temps.

-          La Machine à tuer

Kokor Hekkus d’après, les légendes, est un Kourgarou, une sorte de vampire immortel, adepte de la terreur. Il a fait fabriquer dans un monde lointain une machine diabolique pour terroriser les habitants qui lui résistent, et a annoncé qu'’il épouserait de force la Princesse de cette planète. Celle-ci, pour lui échapper, s’est elle-même fait capturer par une société de kidnapping et a fixé une fabuleuse rançon… Mais Kokor Hekkus aurait trouvé un moyen d’obtenir une telle somme, sauf si Kirth Gersen parvient à l’arrêter avant.

-          Le Palais de l’Amour

Viole Falushe est un psychopathe qui règne sur une planète à partir de son « Palais de l’Amour », un lieu de débauche où Kirth Gersen va tenter de se faire inviter sous l’identité d’un journaliste avide de sensationnel.

-          Le Visage du Démon

Pour atteindre Lens Larque, le quatrième Prince-Démon, Kirth va tenter de s’en prendre à ses intérêts en retenant un vaisseau appartenant au criminel. Son plan ayant échoué, il va devoir trouver un autre moyen de faire sortir Lens Larque de son anonymat…

-          Le Livre des Rêves

Kirth Gersen s’empare du « Livre des Rêves », carnet intime qu'Howard Alan Treesong tenait étant enfant. Il découvre qu’Howard tente de s’emparer de la CCPI, la Police Privée Interstellaire, ce qui lui donnerait un pouvoir presque sans limite.

Mon avis

Après Tshaï, un autre excellent cycle de space-opera de la part de Jack Vance. Dans celui-ci, l’imagination débordante de l’auteur nous fait voyager sans temps mort de monde en monde, pour suivre la vengeance d’un homme solitaire, avec un petit côté western futuriste à la Cobra ou Cowboy-Beebop, un soupçon de récit policier, un peu de Fantasy…. L’ingéniosité de Kirth Gersen viendra évidemment à bout de l’immoralité diabolique des cinq princes-démons, malgré toutes les difficultés qu’il rencontrera !

Adam Reith, explorateur terrien, est l’unique survivant du crash de son vaisseau sur la planète Tshaï. Capturé par une tribu nomade, il va découvrir en s’évadant que quatre races évoluées cohabitent dans une paix précaire sur ce monde depuis des millénaires : les Chaschs, qui passent leur temps à se faire la guerre, les peu communicatifs Wankh, les sauvages Dirdirs, et enfin les insaisissables Pnumes qui vivent dans les sous-sols de la planète. Chacune de ces races a asservi des populations humaines qui ont évolué en imitant leurs maîtres. Lancé dans une odyssée mortelle à travers Tshaï, poursuivi par tous, Adam Reith va devoir survivre et découvrir les secrets de ces quatre races, pour espérer obtenir un vaisseau et retourner un jour sur la Terre !

Mon avis

Jack Vance, conteur inégalable, signe ici l’une des plus grandes œuvres du genre space-opéra, à mi-chemin entre SF et Fantasy. Les aventures haletantes d’Adam Reith, son parcours d’un bout à l’autre de Tshaï pour s’évader, ses rencontres avec des personnages secondaires hauts en couleurs qui vont l’accompagner dans sa quête échevelée, tout cela forme un récit incroyablement rythmé d’une force imaginaire incroyable !

Le cycle de Corwin (5 tomes)

L’histoire commence lorsque le héros se réveille, amnésique, dans une chambre d’hôpital. Son état lui semblant meilleur que les soins prodigués ne l’indiquent, il se méfie et décide de sortir de là par la manière forte. Le seul indice de son identité étant l’adresse d’une sœur dont il ne se souvient pas, il se rend chez elle, pour rapidement découvrir qu'’il s’appelle Corwin, et qu'il est l’un des neuf Princes du Royaume d’Ambre, le seul monde réel dont la Terre n’est que l’un des innombrables reflets. Sa mémoire lui revenant lentement, il décide de retourner à Ambre pour découvrir ce qu'il lui est arrivé et reprendre la place qui lui revient dans les jeux du pouvoir pour la domination d’Ambre. Ce ne sera que le début d’une lutte acharnée où frères et sœurs vont s’affronter, s’allier, se trahir, pour devenir le successeur d’Obéron, le souverain mystérieusement disparu. Mais dans des Ombres lointaines, si inaccessibles que personne ne les connait, il semble y avoir autre chose, un pouvoir qui menace l’existence d’Ambre…

Mon avis

Basé sur les mythologies celtiques, les univers d’Ambre forment un monde passionnant où l’on suit les aventures de Corwin dans sa quête d’identité et sa lutte au sein de sa famille. Beaucoup de choses ne seront pas ce qu'’elles semblaient être au départ, jusqu’à la grande bataille finale qui décidera de l’avenir d’Ambre et des univers qui sont ses reflets.

Un des récits de fantasy les plus aboutis, une sorte de soap-opera à la sauce médiévale où les rebondissements ne vous laisseront pas souffler un instant, jusqu’au final dont vous aurez du mal à décrocher !

La suite : le cycle de Merlin (5 tomes)

Le héros, Merlin, vit à San Francisco une vie heureuse… mis à part le fait que chaque année, à date fixe, on tente de l’assassiner ! Cette année, bien décidé à apprendre le fin mot de l’histoire, il a pris ses dispositions pour démasquer le coupable, mais voilà, il semble qu'’il y ait du surnaturel derrière toutes ces menaces… Rien d’étonnant finalement pour le fils de Corwin d’Ambre, lui-même magicien aguerri ! Abandonnant notre Terre, voilà Merlin de retour à Ambre et dans les Ombres pour découvrir la vérité : y a-t-il un lien entre ses ennuis et sa grande invention, la Roue Spectrale, sorte de super-ordinateur aux pouvoirs quasi divins… ou bien avec la disparition de son père Corwin après la guerre contre le Chaos… ou encore l’affrontement éternel entre l’Ordre représenté par la Marelle, et le Chaos du Logrus, qui se battent pour réformer le monde à leur image ? Avec la famille bizarre que forment ses oncles et tantes, avec ses amis qui ne sont pas ceux qu'’il croyait, Merlin ne sait plus trop à qui il doit faire confiance !

« La trilogie berlinoise » est un polar historique, ou plutôt un recueil de trois aventures mettant en scène Bernard Gunther, un détective privé allemand désabusé, avant, pendant, et après la seconde guerre mondiale.

La 1ere partie, « L’été de cristal », se déroule en 1936, et permet de suivre la montée du nazisme dans l’Allemagne hitlérienne, et de ses folies. Un puissant homme d’affaires fait appel à Bernie pour retrouver l’assassin de sa fille et de son gendre, et surtout le butin que l’assassin a dérobé à l’occasion. Comme Bernie ne va pas tarder à s’en rendre compte, la Gestapo s’intéresse de près à cette histoire qui cache bien plus qu'il n’y parait, et il va risquer sa peau en naviguant en eaux troubles.

La seconde partie, « La Pâle figure », se passe un peu plus tard, juste avant le début de la guerre, en 1938. Un tueur en série sévit, massacrant de blondes jeunes filles appartenant aux jeunesses hitlériennes. Alors qu’on veut à tout prix faire d’un Juif le coupable idéal, Bernie va mettre en cause des notables du parti nazi, et devra se compromettre avec d’autres personnalités du régime pour survivre.

Le dernier opus, « Un requiem allemand », prend place en 1947 dans une Allemagne vaincue et  détruite, occupée par les forces alliées. Bernie accepte une mission en Autriche pour essayer de prouver l’innocence d’un de ses anciens camarades policiers dans le meurtre d’un officier américain. Là encore, rien n’est vraiment ce qu'il parait être, et entre anciens nazis cachés sous de nouvelles identités, américains corrompus et soviétiques avides de marquer des points contre leurs futurs adversaires, Bernie aura fort à faire pour rester en vie !

Mon avis

Une œuvre brillantissime pour tous les amateurs de romans noirs. Pour une fois, nous ne sommes pas aux Etats-Unis, dans une ville du crime comme Chicago ou dans les bas-fonds de New-York, mais dans un lieu et une époque troublés par la monstruosité du nazisme et la bêtise humaine. Au gré des aventures de ce pauvre Bernie, qui tente d’être assez cynique pour survivre, nous allons croiser Goebbels, Himmler ou Heydrich, et suivre les événements historiques de l’époque comme simples spectateurs impuissants.

Chaque roman est indépendant, mais les lire à la suite est fortement conseillé, pour entrer dans l’Histoire avec un grand H par les yeux du témoin involontaire qu'en est Bernard Gunther.

Et la suite…

L’auteur, Philip Kerr, n’en est ensuite pas resté là, et les inconditionnels (que vous deviendrez vite) pourront retrouver Bernie à plusieurs étapes de sa vie :

-          Hôtel Adlon : En 1934, Bernie vient de quitter la police devenue un instrument des nazis, et travaille comme détective d’hôtel. Alors que les Allemands préparent les Jeux Olympiques de Berlin et tentent de se donner un visage respectable, Bernie va devoir enquêter sur deux meurtres et sur un vaste complot…

-          Prague Fatale : En 1942, la vie en Allemagne est devenue un enfer. Après une enquête mouvementée, Bernie est convié à Prague chez le général Heydrich, alors que ce dernier le hait profondément. Est-ce un piège, ou bien au contraire le général a-t-il désespérément besoin de ses talents hors pair d’enquêteur ?

-          Les Ombres de Katyn : En 1943, l’Allemagne est en train de perdre la guerre. Goebbels voudrait utiliser une rumeur étrange venant du front est, qui affirme que des milliers de polonais auraient été assassinés et enterrés par l’armée russe. Bernie Gunther, le moins nazi des nazis, y est envoyé avec pour mission de faire la lumière sur ce massacre. Mais si les Allemands se révélaient responsables, qu’adviendrait-il de lui s’il refusait de mentir ?

-          La Mort, entre autres : Ce roman se déroule en 1949, alors que l’Allemagne est encore un vaste champ de ruines. La femme de Bernie est en train de mourir, et lui-même tente de survivre en ces temps difficiles, espérant que son passé de nazi (même s’il l’était devenu malgré lui)  ne refera pas surface. Mais il va vite être entrainé malgré lui dans des manipulations dont il ne ressortira pas indemne.

-          Une douce flamme : Réfugié en Argentine en 1950 après avoir été accusé de crimes de guerre, Bernie est obligé par le dictateur Perez de retrouver une jeune fille disparue. Pendant le même temps, un tueur sévit à Bueno Aires, tueur dont les méthodes rappellent une vieille enquête de Bernie…

-          Vert-de-gris : En 1954, Bernie essaye de quitter Cuba, mais il est arrêté par la CIA et doit se remémorer au fil des interrogatoires les pires moments de la guerre.

On a beaucoup vu Thomas Piketty à la télévision en 2015, nous parler de manière simple du sujet a priori complexe qu’est l’économie. De par son succès, Pikettty ne laisse pas indifférent, il est adulé comme le Messie ou au contraire moqué comme un imposteur, alors pour me faire une idée, j’ai courageusement décidé de lire son pavé « Le Capital du XXIe siècle »… Et bonne nouvelle, malgré l’aridité du sujet, Piketty a le bon gout de nous parler de manière claire, sans vocabulaire ampoulé, illustrant ses propos d’exemples de la vie courante. L’ouvrage est donc facile à lire, même si j’avoue avoir sauté quelques passages plus techniques… On en viendrait même à se demander si, comme l’auteur le suggère d’ailleurs à plusieurs reprises, on ne nous enfume pas avec des termes compliqués pour nous masquer la réalité économique !

Pour résumer en deux mots le sujet du livre, Piketty nous parle des revenus de la croissance, et comment (et pourquoi !) ils sont distribués. Il se moque du PIB sur lequel les politiques s’appuient pour nous brandir le spectre de la crise, et de son calcul complètement artificiel. A travers une étude historique et des comparaisons sur plusieurs décennies et sur la plupart des pays, il démonte les mythes qui prévalent actuellement sur la croissance et sur la fatalité des inégalités. Il « prouve » que la croissance infinie n’existe pas, mais surtout que sa répartition est de plus en plus injuste, l’écart entre les plus pauvres et les plus riches ne cessant mécaniquement de croitre. Sa théorie est simple : en gros, l’argent attirant l’argent comme le dit le sens commun, le capital rapporte davantage à ceux qui en ont plus, et davantage que le travail. Pour résumer, mieux vaut être riche et bien placer son argent, qu’être pauvre et travailler dur pour s’enrichir ! Il insiste sur le fait que la concentration extrême des patrimoines entre quelques mains, menace gravement la démocratie et l’avenir de notre société capitaliste, et expose quelques idées pour lutter contre ces dangers en favorisant une meilleure redistribution des richesses. Quelque peu révolutionnaire, il interpelle les plus aisés, en se demandant quel est l’intérêt de posséder des milliards dans leurs coffres à la banque alors que des centaines de millions de personnes vivent dans le monde sous le seuil de pauvreté… Chacun décidera s’il s’agit de provoc gratuite ou d’une saine remise en question... En tous cas, il a déjà convaincu quelques milliardaires de céder une partie de leur fortune !

Mon avis

Indispensable pour ne pas mourir idiot lorsque vous voulez comprendre la lutte des classes, ce pavé de près de mille pages se lit rapidement, grâce aux nombreux exemples concrets qui illustrent les propos plus théoriques. Thomas Piketty, que vous adhériez ou pas à ses propos, vous obligera à réfléchir sur les injustices de notre société moderne et à remettre en question ce qu’on vous raconte à longueur de journée aux infos sur la crise et ses responsables !