• Patrick Buisson était l’un des plus proches conseillers de Sarkozy pendant des années.  Il a fait la Une de l’actualité pour s’être fait voler, dans des conditions rocambolesques, les enregistrements secrets explosifs qu'’il réalisait en cachette lors des nombreuses réunions auxquelles il participait. Ce qui a fait dire à notre ex-président : « Vous savez, dans ma vie, j’ai connu des trahisons, dans tous les plans, mais, comme celle-là, rarement… ».

    La cause du peuple (P.Buisson)

    Contrairement à la façon dont le livre a été vendu (sur une critique assassine d’un ex-président), cet ouvrage ne peut vraiment pas être réduit à une simple charge accusatrice. Certes, au fil des pages nous suivons une chronique féroce des années bling-bling Sarkozy, de ses faiblesses face aux femmes ou à l’argent, de ses coups de gueule dans le vent,  de ses revirements permanents, de sa recherche constante de l’approbation électorale… Mais il s’agit surtout de la défense d’une certaine conception de la grandeur de la France et d’une analyse (partiale, forcément) de sa décadence...

    Mon avis :

    Sur le côté people et les révélations  fracassantes au sujet de la vie tant privée que publique de Nicolas Sarkozy, je me suis bien amusé (enfin façon de parler, c’est plutôt effrayant, quand on y pense, cette absence totale de vision  pour le pays).

    On peut ne pas être d’accord avec une grande partie des idées pas très progressistes de M.Buisson, il faut bien avouer que certains constats sur la politique française sont accablants de vérité.


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  • Douglas Kennedy raconte ici l’histoire d’un universitaire américain qui a tout perdu suite à un scandale (que l’on découvre petit à petit lors de l’avancée de l’intrigue) : ses amis, son travail, sa femme, et sa fille qui ne veut plus lui adresser la parole.

    Au fond du trou, il décide d’aller refaire sa vie à Paris, espérant romantiquement y connaitre un nouveau départ loin de son ancienne vie, tout en écrivant un roman comme il en rêvait depuis toujours. Malheureusement, sans le sou, il sera vite happé par les aspects les plus sordides de la capitale, au point de chuter encore plus bas… Sa rencontre avec l’envoutante et mystérieuse Margit sera-t-elle son salut, ou bien le début d’un cauchemar encore bien pire ?

    La femme du Ve

    Mon avis :

    Un récit crépusculaire et prenant, tournant autour de culpabilité et de seconde chance.


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  • Le casse du siècle

    Morceaux choisis :

    « Il faut savoir que l’on peut parier sur la hausse d’une action, d’une obligation ou d’une matière première, mais également sur sa baisse. On vend alors d’abord ce que l’on n’a pas, avec promesse de le livrer dans le temps, et on le rachète (plus bas si l’on a bien anticipé) afin de déboucler sa position : cela s’appelle « être short ».

    Ici, The Big Short raconte le pari fait contre le marché hypothécaire « subprime » américain (c’est-à-dire les créances les plus risquées car émises sur le segment de population disposant des revenus les plus modestes) par un petit nombre d’« outsiders » ayant tous la conviction que ce marché s’effondrerait.

    Alors pourquoi Le Casse du siècle en français ? Parce que les montants en jeu de ces paris furent énormes (plusieurs dizaines de milliards de dollars) et que l’utilisation des options fit gagner jusqu’à cinquante fois leurs mises à ceux qui avaient vu juste.

    Mais aussi extravagants que soient ces chiffres, ils ne peuvent rivaliser avec ceux du véritable « hold-up » que subira le contribuable américain lors du renflouement des banques. »

     

    « Toutes ces sociétés qui proposaient des prêts subprime avaient une croissance si rapide et elles utilisaient une comptabilité si ésotérique qu’elles pouvaient masquer le fait qu’elles n’avaient pas de revenus réels, juste des bénéfices illusoires obtenus par des bidouillages comptables.

    Elles utilisaient le principe fondamental de la pyramide de Ponzi : pour maintenir une illusion de rentabilité, elles avaient besoin de plus en plus de capitaux pour créer de plus en plus de prêts subprime. »

     

    « Trente milliards de dollars de prêts subprime représentaient une grosse année au milieu de la décennie  1990. Mais en 2000, il y en avait eu pour 130 milliards, dont 55 avaient été transformés en obligations hypothécaires. En 2005, il y aurait pour 625 milliards de prêts subprime, dont 507 finiraient sous forme d’obligations hypothécaires. Un demi-billion de dollars de créances adossées à des crédits subprime en une seule année ! Plus choquant encore, les termes des prêts changeaient, d’une manière qui augmentait la probabilité qu’ils ne seraient jamais remboursés. En 1996, 65 % des prêts subprime avaient eu un taux fixe, ce qui signifiait que l’emprunteur moyen se faisait peut-être avoir, mais au moins il savait avec certitude combien il devrait payer chaque mois jusqu’au remboursement total du crédit. En 2005, 75 % des prêts subprime avaient une forme de taux variable, généralement après deux ans de taux fixe. »

     

    Mon avis :

    L'histoire de quelques personnes qui ont participé à cette tragédie, à lire comme un roman haletant, pour comprendre les mécanismes de la crise de 2008 et de celles à venir...

     


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  • « vous allez enfin tout comprendre »

     

    Vincent Glenn, essayiste, s’est associé à l’humoriste Christophe Alévèque pour écrire ce livre remarquable qui décortique les idées reçues et autres prévisions effrayantes dont on nous abreuve quotidiennement aux infos sur la dette nationale et ses dangers. Résultat, un petit chef-d’oeuvre d’information et d’humour qui se lit sans aucune difficulté et qui nous rend moins con à la sortie, et qui surtout nous évitera de nous faire manipuler comme on l’est depuis des années.

    En premier lieu, les auteurs nous font réfléchir sur ce qu’est la dette. L’Etat doit de l’argent à des débiteurs, c’est donc une perte, mais inversement il investit en échange et augmente ses actifs, la richesse nationale, et donc en théorie sa capacité à rembourser cette dette, ce qui relativise grandement l’impact de celle-ci. Quand on voit que le pays le plus endetté au monde, les Etats-Unis, est aussi le plus puissant, cela remet la dette en perspective… En France, la dette est d’environ 100%, ce qui ne signifie pas 100% des richesses totales du pays, mais 100% de son PIB annuel…c'est-à-dire « seulement » la richesse que la France produit en un an. Pour remettre à une échelle compréhensible, un ménage qui est endetté d’un an de salaire, c’est courant, et aucune banque ne panique pour ça. L’argent n’est pas perdu mais servira à obtenir un logement, une voiture, qui augmenteront le capital du ménage, tout comme l’Etat construit des routes, des hôpitaux, des écoles…

    Ensuite, le livre se penche sur la monnaie, et explique que c’est la dette qui crée la monnaie, puisque depuis la désindexation de l’argent sur des valeurs étalons, notre monnaie est essentiellement virtuelle ! Il revient aussi sur le cadeau fait aux banques privées par Pompidou, qui a supprimé le rôle de la Banque de France dans l’émission de monnaie au profit d’une privatisation vers ces établissements bancaires ! Il résume la crise financière et la façon dans cette bulle a éclaté en 2008 quand les banques se sont amusées à parier à la baisse sur leurs propres valeurs pour essayer de gagner encore plus d’argent, , et sur l’absence de contrôle qui règne encore aujourd’hui, malgré les grands discours moralisateurs des politiques.

    On marche sur la dette

    Dans une 3e partie, Glenn et Alévèque tentent de nous déculpabiliser face à cette dette, nous montrant que les médias s’en servent d’épouvantail depuis quelques années pour faire passer des politiques d’austérité ultralibérales, des réformes antisociales (retraites, chômage, diminution des services publics…), nous donnant une vie plus difficile tout en faisant en sorte que nous soyons persuadés que c’est pour notre bien, pour éviter une catastrophe à venir. Ils se moquent des chiffres présentés par de soi-disants experts autoproclamés, comme le sacro-saint 3% de déficit à ne pas dépasser, fixé… de manière totalement aléatoire dans les années 80 et jamais remis en question depuis !

    La dernière partie s’appuie sur l’exemple désastreux de la Grèce pour expliquer le fonctionnement de la gouvernance financière mondiale (BCE, FMI, etc…) qui a tout intérêt à voir les pays s’endetter pour financer l’économie et la spéculation, mais d’un autre côté tape sur les pays qui ne respectent pas sa politique et sacrifie un peuple entier pour donner une leçon de bonne conduite aux autres.

    En bref :

    Excellent ouvrage de vulgarisation économique, une ouvre de salubrité sociale à lire rapidement pour mieux ne pas se laisser plumer


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  • A la manière de son précédent roman « Pandore », Peter F. Hamilton place son histoire dans un futur (en 2143) où l’humanité a colonisé des dizaines de planètes grâce à la technologie de transport des trous de ver. L’un d’elles, St Libra, revêt une grande importance à cause du précieux biocarburant que l’on y récolte. Mais un meurtre impossible vient d’être commis, menaçant cet approvisionnement : celui d’un des clones de la famille North, qui possède la plus grande partie de la planète. Plutôt qu’un meurtre, il s’agit davantage d’un massacre, qui rappelle étrangement un autre carnage survenu vingt ans plus tôt, et pour lequel une jeune femme, Angela Tramelo, a été condamnée à la prison à vie. Comme elle a toujours affirmé que le meurtre avait été commis par une entité monstrueuse, voilà les autorités contraintes de rouvrir son dossier et de l’envoyer avec une escouade dans les recoins inhabités et inhospitaliers de St Libra, à la recherche de cet hypothétique monstre. Mais ses compagnons d’exploration vont rapidement commencer à se faire décimer, et les soupçons à son endroit refont surface ! Sur Terre, les enquêteurs vont avoir également avoir affaire à forte partie pour reconstituer le puzzle du crime, malgré les moyens colossaux mis en œuvre.

    La Grande Route du Nord

    Mon avis :

    Un roman sympathique et à l’univers remarquablement détaillé, comme toujours chez Hamilton. Les deux parties (enquête policière sur Terre et exploration-survie sur St-Libra) font qu'’on n’a pas le temps de s’ennuyer, le suspense étant toujours présent.

    Cependant, La Grande Route du Nord est un peu trop court pour atteindre le souffle épique et grandiose du chef d’œuvre de l’auteur, le cycle de Pandore…

     


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  • « Cours, Alex Cross » est le 20e thriller de James Patterson mettant en scène le détective Alex Cross, connu même par les non-lecteurs grâce aux 3 adaptations cinématographiques qui en ont été tirées (« Le Collectionneur » en 97, « Le Masque de l’Araignée » en 2001, et plus récemment « Alex Cross » en 2012).

    La plupart des romans précédents sont de bons thrillers efficaces, où Alex Cross affronte un ou plusieurs serial killers passablement diaboliques qui l’entrainent dans des enquêtes glauques et dangereuses. Celui-ci ne fait pas exception à la règle : Alex Cross sera la cible de deux vengeances, d’une part un ancien chirurgien esthétique arrêté pour des pratiques très douteuses qui va se lancer dans une série de meurtres rituels en chaîne, et d’autre part un paparazzi qui l’estime responsable de la mort de sa femme et qui veut détruire sa vie et sa famille !

    Cours, Alex Cross

    Mon avis :

    Suspense efficace pour l’enquête, peu de temps morts, des personnages secondaires pittoresques qui jouent bien leur rôle. Retrouver la petite famille de Cross est aussi une motivation de lecture, pour peu que vous ayez lu une partie des ouvrages précédents. Cependant, au bout de 20 aventures, un petit air de déjà vu peut se faire sentir, sans que cela altère trop l’envie d’aller au bout de l’histoire et de voir si Cross va, encore une fois, s’en sortir !


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  • Philip Kerr, c’est l’auteur du remarquable cycle des aventures du détective allemand Bernie Gunther, débuté par la "trilogie berlinoise" et poursuivi rapidement par une demi-douzaine de romans faisant intervenir le même brave Bernie. Mais, estimant sans doute commencer à faire le tour de la question, Philip Kerr s’est inventé un nouveau héros, moderne celui-là.

    Nous découvrons donc les premières péripéties de Scott Manson, entraineur du club de football de London City. Malheureusement pour lui, les meurtres s’enchainent dans son entourage, et le voilà chargé par le propriétaire du club, un milliardaire ukrainien au passé douteux, de résoudre le mystère de l’assassinat du manager de l’équipe. Ayant un contentieux avec la police locale suite à de fausses accusations qui l’ont autrefois envoyé en prison pour un viol qu’il n’avait pas commis, Scott se prend peu à peu au jeu et, soupçonnant tous les gens proches du club, ira de découvertes en découvertes…

    Le Mercato d'hiver (Philip Kerr)

    Mon avis :

    Un nouveau protagoniste né de la plume de Philip Kerr, dont la première histoire est agréable à lire, sans temps morts, avec des personnages secondaires bien dessinés et un suspense habilement ménagé, même si la résolution finale se montre un peu gentillette. Sans aimer le monde du football, on peut apprécier la toile de fond qu'elle fournit, et les amateurs croiseront certains de leurs joueurs favoris parmi les fictifs inventés pour l’intrigue. Scott Manson n’est pas sans rappeler le Myron Bolitar de Harlan Coben : même décontraction, même milieu du sport, punchlines efficaces… On lui souhaite le même succès littéraire !

    En résumé, bon départ pour Scott Manson, en attendant de nouvelles aventures déjà programmées (« Hand of God » et « False Nine »).


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  • (par Kévin)

    C'est un livre qu'’il est impératif de lire, avec des informations qui ont l'air d'avoir des sources sûres. La première partie explique ce qu'est un antispéciste, pourquoi les gens deviennent végétariens ou végétaliens. Il y a une pensée profonde sur le pourquoi, avec tous les arguments qui vont autour, sur le sujet des droits des animaux face aux humains. Des citations sur les conditions de vie et de mort des animaux, qu'on les transforme en nourriture ou en vêtements par exemple... ainsi que l'impact sur l'environnement. Vers la fin, on dérive un peu côté politique.

    Antispéciste (Aymeric Caron)

    En résumé : très intéressant ; livre avec réflexion très approfondie et qui donne à réfléchir


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